Moi, enfant

C’était ma rubrique fétiche à L’Enfant et la vie, une page de respiration entre le dossier central et l’entretien qui en disait long sur l’impact de son enfance sur sa vie d’adulte.
La consigne était simple : à partir d’une photo de soi-même, enfant, raconter à la première personne et au présent, ce qui s’y passe. Le résultat était toujours très étonnant, fort en émotion. Ces témoignages incarnaient les sujets qui nous étaient chers au magazine : les liens parent-enfant, le regard porté vers l’enfant, l’estime de soi, le sentiment d’abandon, l’impact de la maladie physique ou mental sur l’enfant…
Nos lectrices ou lecteurs nous ont envoyé des textes bouleversants, ou bien nous confiaient leur histoire au téléphone ou lors d’un entretien. Nous reprenions alors leurs propos. Nous les réécrivions à leur façon, avec leurs expressions tout en suivant la logique de leur histoire. Ensuite, ils relisaient notre proposition des 2000 signes environ – c’est court pour tout dire, et parfois frustrant, mais la contrainte rend créatif ! Ils validaient le texte, ou bien nous demandaient des modifications, des nuances pour renforcer le récit et aussi, pour ne pas blesser leurs proches.
Jacqueline, septuagénaire, est une voisine. Nous faisons partie du même groupe de danse folklorique du lundi soir. Lorsqu’elle m’a dit qu’elle avait été confiée à une famille bressanne à l’âge de quatre ans et surtout, qu’elle l’avait très bien vécu, mes radars se sont activés. Enfin, une histoire heureuse de séparation parent-enfant. A lire…

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